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9 septembre 2008

Le pourquoi du comment des salles d'attente

Depuis ma récente expérience dans un hôpital Sherbrookois je rêve secrètement de faire une étude sociologique sur les salles d'attente... En effet, cet été je me suis foulée solidement la cheville gauche et, question de voir si je n'avais rien de fracturer, j'ai du me résigner à aller à l'urgence.
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8h30, je passe la porte en sautillant d'une jambe, une trentaine de visages me regardent. Puis, me suivent des yeux pendant que j'essaie de me trouver une place pour m'assoir. Une gentille dame m'aide en me trouvant un fauteuil roulant, mettant ainsi fin à mon jeu de marelle paralympique pour unijambiste. Je passe au triage, consciente que je suis le genre de cas totalement banal et non-urgent, mais nécessitant quand même une radiographie.
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Évidemment je n'ai pas en ma possession ma carte d'hôpital de couleur aubergine (wtf!) alors je sprint dans les corridor avec ma chaise roulante vers le poste d'accueil où je pourrai enfin découvrir c'est quoi la couleur aubergine...
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C'est alors que je découvre que suite à mon déménagement, je n'ai pas reçu mon renouvellement de carte d'assurance maladie et donc que ma carte est échue. Avec le traitement digne d'une immigrante illégale, on m'a expédiée vers l'association des médecins qui prendra ensuite contact avec la Régie de l'assurance maladie, qui elle confirmera mon identité et faxera un papier attestant temporairement que je suis bien moi et que j'ai le droit d'avoir des soins de santé gratuits!
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Pouf! Deux heures de passé à te faire regarder comme la pire des irresponsables osant sortir de chez elle sans avoir vérifié l'expiration de sa carte soleil! Malgré cela, je m'accroche à ma patience légendaire et je me stationne (moi et la chaise roulante) dans un recoin de la salle d'attente. Heureusement, mon frère avait eu la gentillesse de m'acheter un livre (pas génial finalement dsl Sim), question de m'occuper un peu... Mais de toute façon, dans une salle d'attente, impossible de se concentrer sur sa lecture. C'est comme si en situation de vulnérabilité les gens, lorsque confinés dans une même pièce, ne peuvent s'empêcher de se confier. Les conversations banales de météo évoluent trop rapidement vers des détails plus que précis sur la raison de leur venue à l'hôpital. On voit alors émergé une sorte de sympathie entre certains groupes de patients. Quand on appelle quelqu'un, on s'étonne que ce ne soit pas encore son tour ou encore on est content que l'homme avec une hache dans le front passe enfin!
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Non mais j'exagère à peine. En face de moi, il y avait une femme avec son mari ayant des antécédents cardiaques. Il avait le bras gauche engourdi et des serrements à la poitrine... Heeelllooooo!!! Je ne suis pas médecin, mais me semble que dans la liste des symptômes des crises cardiaques, on a le top 3 des conditions gagnantes!!
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Juste à côté, il y avait une jeune femme enceinte ayant des pertes de sang. Elle se levait pour aller aux toilettes aux 15 minutes alors je vous laisse imaginer le reste. De l'autre côté, une femme du genre hypocondriaque parlait à droite et à gauche avec les gens en s'appropriant leurs propres symptômes. «Ah, moi aussi j'ai pas feellé de la nuit j'avais mal au bras... Y'était toute engourdi. Je dois faire une crise de coeur!», dit-elle en se massant le bras droit (qui n'est pas le bon)... Bra-vo.
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Il y avait une masse de monde, une salle bondée, et moi, dans un coin à voir toute cette scène au ralenti sur une trame sonore de la boutique TVA à la télé. Je regardais une madame lire une revue encore plus passée date que ma carte d'assurance maladie. Dans ma tête je me préparais mentalement à voir l'homme cardiaque s'écrouler devant moi. La cheville m'élançait et la glace ne faisait plus son effet, et c'est à ce moment que j'ai dépassé mon seuil de tolérance. Il était 15h30, j'ai roulé jusqu'au labo de mon frère et j'ai sacré mon camp.
15h30-8h30= 7hrs, essayer de me battre.
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Le pire dans tout ça, c'est que j'ai oublié de reprendre ma carte aubergine avant de partir... Ah! En passant, aubergine c'est mauve!

2 commentaires:

Anonyme a dit...

L'hiver passé j'ai attendu 12 heures aux urgences.

On m'a admise par la suite pendant 1 jour en observation et ensuite on m'a transféré à un autre hôpital qui était supposément dans mon secteur et était le seul en droit de pouvoir m'hospitaliser.

Cependant au deuxieme hopital on m'a gardé encore une fois sous observation (c'est quoi il peuvent as se faxer leur rapport d'observation entre hôpitaux?) dans une salle des urgences ultrabondé et bruyante ou les somnifères qu'on m'avait administré ne m'ont aucunement aidé à me reposer...

Bref le système des urgences québécois est complètement ridicule...

Comment vas votre cheville finalement?

Véronique a dit...

Je crois qu'on a tous vécu un jour ou l'autre notre histoire d'horreur à l'hôpital. Malheureusement c'est plus une question d'administration qu'autre chose... Et pour ma cheville, merci de vous en inquiéter... Elle va mieux, mais elle reste fragile. Je dois me rabattre sur le port d'une chevillère quand je fais du sport, me vais survivre! ;)