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21 septembre 2007

Je ne suis qu'une femme


Je vous parlais des gens qui me sont inconnus et qui viennent me parler... Hé bien là, j'y ai goûté!

Cette après-midi, je quitte l'école et me dirige vers l'arrêt d'autobus près de l'hôpital Hôtel-Dieu. Comme c'est la journée sans voiture, je dois me rendre un peu plus loin car l'arrêt est déplacé. Arrivée sur place, je m'assoie sur le bord du trottoir en attendant l'autobus. Un vieil homme passe devant moi. Je le regarde. Il ralentit. Son visage se crispe. Il arrête. Je le regarde toujours. Il rebrousse chemin. Je lui sourie. Il se dirige vers moi et me lance une poignée d'idées au visage, toutes plus douteuses les unes que les autres...

Il m'interpelle en me disant que les femmes sont des impulsives au volant et qu'elles ne savent pas contrôler les voitures correctement. Je lui réponds que selon toutes les études de la terre ce sont plutôt les hommes qui sont les plus téméraires et qui sont les plus impliqués dans des accidents. Je lui dit également que ce n'est pas pour rien que les assurances auto sont beaucoup plus dispendieuses pour les hommes que pour les femmes. (Je ne dis pas que les hommes sont des fous au volant, mais les faits sont les faits)

C'est alors qu'en réponse à mon offensive, il se proclame philosophe en m'informant au passage qu'aucune femme ne peut aspirer à ce statut. Je vois d'emblée que ça ne sert à rien que je me fâche, mais j'argumente quand même... Pensant me clouer le bec il me lance: Moi je sais bien des choses car je suis en contact avec l'autre dimension de la vie terrestre. Nous les humains, nous ne sommes pas naturels, nous ne sommes qu'une imitation des êtres de l'autre dimension. Eux ils sont naturels. Toi derrière tes lunettes tu n'as qu'une puce. En connais-tu toi des personnes comme moi?

Je lui répond que j'aime mieux ne pas en connaître des personnes sexistes comme lui et il part sur une dérape que la femme est un problème dans notre société à cause du sexe. Que tout ça nous vient des États-Unis... Que Las-Vegaz nous a influencé au point tel de transposer ses modèles ici et que c'est pour ça que le taux de natalité décroît! (Rien que ça!)

Rendu là, je ne disais plus rien, je savourais le triste spectacle d'un humain déchu. Je le regardais me parler tout en s'éloignant, puis revenant pour argumenter. Je le regardais avec avec dans les yeux toute l'incompréhension à la mesure de ses propos. Je le regardais, mais je regardais surtout sa façon de me regarder. Comme s'il je n'était qu'une chose, qu'une femme, et qu'il se devait de me communiquer tout le mépris qu'il a envers les personnes comme moi.

C'était la première fois de ma vie que quelqu'un me regardais comme ça, et j'espère que ce sera la dernière. Je n'irai pas brûler mon soutien-gorge sur la colline parlementaire demain en guise de protestation, mais je suis décontenancée à chaque fois que j'entends des conneries du genre. Je crois profondément que les hommes comme les femmes ont leur forces et leurs faiblesses. Qu'elles sont définies davantage par leur personnalité et leur bagage de vie que par leur sexe. Que nos différences sont heureuses. Et finalement que ce n'est certainement pas un illuminé qui va me faire changer d'idée...

1 commentaire:

Jean-Philippe Murray a dit...

Moi! Moi j'ai une puce dans la tête aussi!! :D