CHRONIQUE CHIALAGE: mes proprio

INTRO :

J’habite le rez-de-chaussée d’un 4¼ situé dans un duplexe. L’autre coté d’un de mes murs mitoyens mes propio. Les 3 B (Bridget, Ben et Bouboule) habitent donc de l’autre côté du dit mur. Un mur au-travers duquel j’aimerai bien pouvoir voir… Cet une famille bien étrange dont chacun de ses membres est bien dépareillé des autres.

Bridget peut à première vue nous sembler sympathique (genre quand tu vas visiter et signer le bail de l’appartement), mais elle s’avère totalement dénudée de cette faculté. C’est comme si dans ses yeux je pouvais voir le dessin de quelque chose de terrible. Les sons émis de sa bouche ne concordent tout simplement pas avec tout ce que le reste de son corps exprime. C’est peut-être aussi pour ça que Bridget favorise toujours l’utilisation des silences au remplacement de toute forme d’acquiescements d’usage.

Ben n’est pas d’ici et, malgré toutes mes bonnes intentions, il constitue pour moi l’exception à la règle qui dit que tu ne dois pas considérer d’emblée que les gens comme lui sont des terroristes… :-/ Quand je vais réclamer une Xième réparations de quelque chose d’aussi logique que : c’est pas que j’aime pas les chutes, mais en avoir une dans sa cuisine c’est moins tripant…) Ben réagit toujours de la même manière :

- Oui madame, ce sera fait madame…
- Quand est-ce que vous penser réparer ça?
- Dès demain madame, autre chose madame?
- Euh… non…
- Merci madame, bonne journée madame!!
- …

Pourtant, après une semaine de Falling Water beaucoup moins chic que celle de Frank Lloyd Wright, toujours aucun signe de Ben. Mes tentatives de lui rafraîchir la mémoire se verront alors soldées de la même manière que la précédente… Je pense qu’en fait Ben ne porte pas les culottes à la maison, il me semble avoir troqué Allah pour Bridget, son nouveau gourou.

Bouboule, est la progéniture rejetée du ventre de Bridget il doit y avoir un bonne vingtaine d’années… Ben n’est a pas le père de Bouboule et c’est à ce demander si cet amoncellement de chair provient vraiment de l’accouplement de deux êtres humains… Bouboule ne semble animé que lorsque Bridget et Ben ne sont pas au domicile, comme si une coexistence ne pouvait s’envisager, d’ailleurs je ne l’ai jamais vu en présence de Bridget ni de Ben. Bouboule fréquente des gens qui ne sont pas digne de l’utilisation de ce verbe. Souvent, le soir, des autos avançant autant au beat qu’à l’essence viennent chez Bouboule, des aller-retour pourtant peu subtils. Bouboule se croit rebelle, le regard creux et sombre il essaie d’en imposer autant que son gros corps, mais en vain selon moi.


DÉVELOPPEMENT :

Puisque les 3 B occupent le rez-de-chaussée voisin, ils ont réquisitionné les droits d’usage de toute la cour arrière, incluant la partie derrière chez-moi. Ce qui fait que puisque dépourvus de toute vie sociale, ils ne l’utilisent jamais. Non pas que ce soit une cour enviable, au contraire, c’est un enclos semi-gazon, semi-asphalte parsemé de touffes de plantes, de tulipes laissées à l’abandon, d’une balançoire et d’un ensemble patio plus usés par les intempéries que par leur réelle utilisation fonctionnelle. Donc tout ça pour dire que je n’ai pas le droit d’y poser le gros orteil et que ça me frustre vraiment.

Ça doit faire des mois que je projette un sal coup pour les 3 B… Un sal coup comme aller cacher mes carcasses de fruits de mer sous leur balcon au gros soleil ou encore de simplement dégonfler leurs pneus de char… Mais ce soir…



CONCLUSION :

Ce soir j’irai en douce, couper puis dérober une de leurs tulipes abandonnées dans la cour arrière maudite. Ce trophée de chasse trônera dans un vase sur ma table.

Morale : On assouvi ses besoins de vengeance comme on peut.